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Femmes et Science : Julie Henry, la didacticienne qui déconstruit les stéréotypes de genre en Science

A l’occasion de la journée internationale des femmes et des filles dans la science proclamée le 11 février par l’Assemblée générale des nations Unies, découvrez le portrait et le témoignage de scientifiques de l’UNamur qui mènent des recherches de pointe dans des domaines tels que la physique, la chimie, les mathématiques ou encore l’informatique. Aujourd’hui : Julie Henry, cheffe de projets STEAM à l’UNamur, où elle mène des recherches sur les manières d’enseigner aujourd’hui les sciences, la technologie, le numérique, la technique et les mathématiques pour susciter de l’intérêt auprès des jeunes et particulièrement des filles, dans les matières scientifiques

Sur quoi portent vos études/recherches ?

Je suis didacticienne en informatique, en technologie de l'information et de la communication (TIC) et en sciences. De formation, je suis master en chimiste, agrégée en chimie/biologie/physique et docteure en didactique de l’informatique. Je finalise actuellement une thèse de doctorat en didactique des TIC (sciences de l’éducation), menée sur mon temps personnel. Sur mon temps de travail, j’occupe le poste de cheffe de projets STEAM : mes recherches portent sur l'éducation des STEM (et avec elle, la question de l’orientation professionnelle vers les métiers STEM) et l'approche STEAM (Sciences, Technologies, Engineering, Art, Mathematics, au cœur d’un développement par projet).

Qu’est ce qui fait toute la richesse de votre domaine ?

Du fait de mon parcours atypique, je considère que je n’ai pas un seul domaine. C’est une force. Dans mon job actuel, ma recherche est non seulement interdisciplinaire (chimie, physique, TIC, informatique, art…), mais en plus je touche des publics-cible variés : enfants, adolescents, jeunes adultes, enseignants/formateurs, public fragilisé, etc. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Je ne m’ennuie jamais.

Pensez-vous que le fait que vous soyez une femme influence votre carrière de scientifique ?

J’ai malheureusement l’impression que l’influence a été négative, notamment en tant que jeune chercheure. Mais en vrai, parce que je n’étais pas sensibilisée à la problématique et aux stéréotypes de genre, je ne l’ai pas ressenti en tant que telle. J’ai plutôt eu tendance à croire que le problème venait de ma personne, ce qui a alors joué sur ma confiance en moi et mes capacités. Avec l’âge et surtout dû à l’intérêt que je porte sur le sujet, je réagis bien plus rapidement et laisse passer moins de chose. J’ai cependant l’impression de devoir toujours être sur la défensive, en auto-protection.

Qu’est ce qui selon vous pourrait faciliter et encourager la carrière des femmes scientifiques ?

Pour que plus de femmes aient l’opportunité d’avoir une carrière en tant que scientifiques, il faudrait déjà qu’on attire plus de filles dans les filières scientifiques et qu’on fasse en sorte qu’elles y restent jusqu’à l’obtention d’un diplôme et plus si affinités. Je choisis donc une action à mener dès le plus jeune âge : déconstruire les stéréotypes de genre et les représentations erronées qu’ont les jeunes de certains métiers qui peuvent exercer une influence sur le choix d’orientation.

Quel message souhaiteriez-vous faire passer à une femme qui hésiterait à se lancer dans le même domaine scientifique que vous ?

Choisir une orientation de carrière, ça n’est pas qu’une question de compétences (qui sont d’ailleurs souvent auto-SOUS-estimées). Le point de départ, c’est vous et vos envies. Si vous vous écoutez et que vous trouvez votre voie, vous serez surprise de vos capacités et de votre volonté. Et n’hésitez pas à sortir de votre zone de confort, vous gagnerez en confiance en vous.

Le 9 février 2023, une journée de conférences scientifiques et de vulgarisation était organisée à l’UNamur, autour de la thématique Femmes et Science.

Objectifs ? Partager les expériences, envisager d’éventuelles nouvelles collaborations, et promouvoir les filières scientifiques auprès des femmes en présentant des parcours inspirants.

Plus d'info : https://wgis.unamur.be/