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Olivier Latteur reçoit le Prix Robert Beaujean de la Fondation Roi Baudouin

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Olivier Latteur (entouré de ses promotrices I. Parmentier et F. Van Haeperen et des membres de son jury) a défendu le 17 novembre 2021 à l'UNamur la thèse primée par le prix Robert Beaujean 2022 de la Fondation Roi Baudouin.

La Fondation Roi Baudouin octroie annuellement le Prix Robert Beaujean afin de récompenser une publication contribuant à la recherche dans le domaine de l’histoire et de l’archéologie en région wallonne. En 2022, il a été décerné à Olivier Latteur pour sa thèse de doctorat défendue à l’UNamur et à l’UCLouvain en 2021.

Possédant la double formation d’antiquiste et de moderniste, Olivier Latteur consacre ses recherches à la réception de l’Antiquité durant les Temps Modernes (16e-18e siècle). Dans le cadre de son doctorat, mené sous la direction des professeures Isabelle Parmentier (UNamur) et Françoise Van Haeperen (UCLouvain), il s’est intéressé à la manière dont les vestiges antiques étaient considérés ou (ré)utilisés dans les Pays-Bas méridionaux et la principauté de Liège, un espace qui englobe la Belgique, le Luxembourg et le nord de la France actuels.

Au cours de l’époque moderne en effet, l’Antiquité fascine. La péninsule italienne, destination phare du « Grand Tour », est sillonnée par les artistes, les érudits et les voyageurs qui y admirent ses remarquables ruines romaines. Si le phénomène italien avait déjà fait l’objet de nombreuses recherches, il restait méconnu dans nos régions qui regorgent pourtant de nombreux vestiges antiques ou supposés tels en milieu urbain (Arlon, Tongres, Bavay, Liège, Namur, Gand, Louvain, Tournai…) et rural (tumuli de Hesbaye, mausolées, vici et oppida au Luxembourg, voies romaines sillonnant les campagnes belges et luxembourgeoises…).

La thèse d’Olivier Latteur met en lumière les rapports complexes qu’entretenait la société moderne avec les traces de son passé. Elle met en valeur des monuments peu étudiés en montrant à quel point ils ont interagi avec les populations environnantes au fil des siècles, que cela soit en tant que marqueurs paysagers, témoignages ou « preuves » (réelles ou supposées) de l’histoire d’une localité. Cette recherche raconte les premières pratiques « archéologiques » dans nos régions et l’irruption du vestige matériel au sein des « histoires » et des discours sur le passé d’une localité, en mobilisant un corpus de sources exceptionnel par sa taille et sa diversité typologique, linguistique et chronologique (récits de voyageurs, travaux savants, cartes anciennes, textes législatifs…). La thèse souligne le rôle symbolique qu’ont joué ces monuments dans l’imaginaire et l’identité des communautés qui les abritaient, et met en évidence le processus de patrimonialisation qui s’est progressivement mis en place autour de certains d’entre eux, permettant leur conservation jusqu’à aujourd’hui encore.

Intitulée « Cohabiter avec l'Antiquité (XVIe-XVIIIe siècles). Antiquarisme, traditions locales et impact paysager des vestiges antiques dans les Pays-Bas méridionaux et la Principauté de Liège (1565-1794) », cette thèse de doctorat fera l’objet en 2023 d’une publication au sein de la collection Studies in Belgian History des Archives générales du Royaume.

Actuellement chercheur postdoctorant, chargé de cours et assistant à l’UNamur et à l’UCLouvain, Olivier Latteur est aussi un visage bien connu des étudiantes et des étudiants du Département d’histoire de ces deux institutions, où il encadre plusieurs cours méthodologiques depuis 2010.

Membre à l’UNamur du Pôle d'histoire et de sociologie environnementales (PolleN) et des instituts ILEE et Transitions, il s’associe également aux activités du centre AcanthuM (institut PaTHs) et a été chercheur invité à l’Université du Luxembourg en 2022.

Contact : Olivier Latteur - olivier.latteur@unamur.be