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Portrait Alumni : François Briard, responsable du service visites et organisation d’évènements du CERN

Diplômé en droit et gestion des technologies de l’information (DGTIC) en 1994 après sa licence et maîtrise en informatique obtenue en 1993, François Briard travaille au CERN, qui est le plus grand laboratoire en physique des particules au monde. Durant son cursus scolaire, effectué 100% à Namur, il a été vice-président de la Régionale namuroise et délégué des étudiants durant ses années de candidatures en sciences économiques et sociales, option informatique. Grâce à la formation pluridisciplinaire dispensée à l’UNamur, il a pu saisir plusieurs occasions de réorienter sa carrière au sein du CERN.

Omalius : Pouvez-vous retracer brièvement votre parcours ?

François Briard : A l’époque de mes études, on faisait encore des candis-licence.  Le cursus de Namur avait une originalité : il proposait un stage de 6 mois durant la dernière année de master.  L’un de mes professeurs, Philippe van Bastelaer, était en relation avec le CERN et j’ai eu la chance d’y effectuer mon stage.  En juin 1992, je prends donc le train de nuit direction Genève pour choisir mon stage parmi deux offres qui m’étaient faites.  C’est la première fois que je voyage seul hors de Belgique.  Ce stage m’a permis de réaliser mon mémoire, qui avait pour sujet les bases de données réseaux.  Je suis séduit par l’ambiance internationale et la recherche passionnante qui s’y déroule.  Je termine ma maîtrise en 1993 et décide d’entamer un DES complémentaire en DGTIC, que je termine en 1994.  Toujours en contact avec le CERN, on me propose une mission de consultant pour la mise en place la nouvelle application ressources humaines et une fois sur place je postule un poste, pour lequel j’avais toutes les compétences, grâce à la qualité de la formation à l’UNamur.  J’ai donc travaillé en informatique de gestion (finances et ressources humaines) et j’y suis resté pendant 20 ans.  En tant qu’organisation internationale, le CERN est une sorte de micro-Etat, avec sa propre organisation, ses propres lois.  Mon travail consistait à implémenter toutes ces particularités au niveau systémique mais aussi d’apporter un soutien aux utilisateurs.  D’un autre côté, ce qui se fait au CERN en termes de recherche dans le domaine de la physique des particules est bien différent de ma formation et j’avoue qu’au départ, je n’y comprends rien.  Je participe à une visite du site qui reste très incompréhensible et je me dis que le CERN devrait être capable de l’expliquer à M. et Mme Toulemonde.  Je suis des cours et deviens guide volontaire en 2005.  En 2014, 20 ans après être rentré au CERN, j’ai besoin d’un nouveau challenge et j’ai l’opportunité d’intégrer le groupe communication.  En 2017, je deviens responsable du service visites et organisations d’évènements, qui compte une trentaine de collaborateurs. Il faut savoir que le CERN reçoit 250 000 visiteurs par an.  Il y a les expositions, les évènements publics, les visites guidées avec un pool de plus de 1000 guides, la boutique et tout le support technique. 

O : Il y a aussi des offres éducatives au CERN.  Pouvez-vous expliquer ?

F.B. : Outre les stages que nous continuons à proposer tout au long de l’année, le CERN a créé le High-School Student Internship Programme (HSSIP) qui, en collaboration avec ses États membres, invite des jeunes entre 16 et 19 ans à venir au CERN pendant 2 semaines pour gagner de l’expérience dans les STEM au sein d’une organisation internationale.  Ce programme est une occasion unique pour les élèves du secondaire de se familiariser avec le CERN, ses technologies et sa physique, ainsi que d'apprendre à travers des visites, des présentations et en suivant, en observant et en travaillant avec un membre du personnel.  Lorsque j’ai été impliqué dans ce programme version belge, qui requiert la participation de deux porteurs de projets, un francophone et un néerlandophone, j’ai naturellement recontacté mon professeur en secondaire à Saint-Louis, Madame Yvonne Verbist.  Elle m’a permis de reprendre contact avec le professeur Luc Henrard (nous étions louveteaux ensemble !), et avec le professeur Jim Plumat et le docteur Cédric Vanhoolandt, de l’unité de didactique des sciences de l’UNamur.  Nous avons organisé ensemble l’édition qui a permis à 24 candidats de venir au CERN à l’automne 2021.  Nous avons clôturé ce programme le 26 mars 2022 par un évènement qui s’est déroulé à l’UNamur en présence de plusieurs autorités belges et européennes.  La qualité des exposés était vraiment exceptionnelle.  Durant son discours, la ministre de l’Éducation de la FWB, Madame Caroline Désir, a insisté sur l’importance de ce genre d’initiative, qui favorise l’engagement et permet de susciter des vocations pour les études scientifiques chez les jeunes.  Lors d’une visite d’une délégation officielle belge au CERN il y a deux mois, Monsieur Pierre-Yves Jeholet, Ministre-Président de la FWB et Madame Valérie Glatigny, ministre de l’Enseignement Supérieur, ont tenu le même discours.  Un projet de promotion des stages au CERN est à l’étude.  Mais chut, plus d’informations bientôt !

O : En parlant de projets, parlez-nous du Portail de la science du CERN.

F.B. : Un nouveau centre pour l’éducation et la communication scientifique, conçu par l’architecte Renzo Piano, est en construction et devrait être terminé à l’été 2023.  Ce portail de la science permettra à des publics de tous âges et de tous horizons de s’intéresser aux découvertes scientifiques et technologiques du CERN grâce à des expositions et des activités éducatives axées sur la pratique.  C’est un pôle de référence pour encourager les jeunes à faire carrière dans le domaine des sciences et des technologies.

O : Que retenez-vous de votre formation à l’UNamur ?

F.B. : Autant dans les activités extra-académiques que dans le cursus lui-même, la diversité est intéressante.  Tout d’abord, le programme pluridisciplinaire qu’offre l’UNamur permet d’acquérir une ouverture d’esprit.  A l’UNamur, on ne fait pas que de l’informatique dans un programme de cours : on fait aussi de l’économie et de la philosophie.  La vie estudiantine nous met en contact avec des étudiants d’autres disciplines. On participe à des réunions comme, par exemple le conseil de Faculté, qui nous permet de voir et comprendre le fonctionnement de l’institution. La proximité avec les professeurs et la taille des groupes en fait aussi une université à taille humaine. Grâce à toutes ces caractéristiques, j’estime que le cursus a une vision assez « bluffante » sur les besoins du futur diplômé.  Il permet d’acquérir une vision plus large, ancrée et adaptée à la société d’aujourd’hui. 

O : Quel conseil donneriez-vous aux étudiants ?

F. B. : Choisissez une formation qui vous passionne.  Saisissez toutes les occasions qui vous seront données de faire des expériences pratiques dans les environnements les plus différents possibles, à l’étranger surtout.  C’est ce qu’il y a de plus formateur.  Amusez-vous aussi ! Et puis, venez visiter le CERN ! 

O : Une anecdote, un souvenir particulier ?

F. B. : En tant que délégué des étudiants, j’étais surnommé « le syndicaliste » par un de mes professeurs que j’appréciais beaucoup.  Quelques années plus tard, j’ai eu l’occasion de l’accueillir lors d’une visite guidée au CERN.  Tout heureux de le recevoir, je l’aborde et lui dit que je suis heureux de le revoir.   « C’est merveilleux », me dit-il « mais je ne me souviens absolument pas de vous ! »  (rires) Heureusement, mon surnom lui a permis de retrouver la mémoire…

O : Quelque chose qui vous tient particulièrement à cœur ?

F.B. : Maintenir les relations avec la Belgique et l’UNamur en particulier.  Je suis namurois de cœur, évidemment !  J’y ai passé les premières 24 années de ma vie.  Mais au-delà de cet attachement personnel, j’estime qu’à l’UNamur, il y a tant de richesses dans les formations et aussi, un intérêt à être en contact et collaborer au niveau de la recherche en physique.  L’UNamur est maintenant équipée d’un accélérateur de particules, ce qui la rapproche de la physique du CERN (physique des particules et hautes énergies).  Les chercheurs de l’UNamur sont réputés mondialement et font de la physique de très haut niveau !

Contact : François Briard - Francois.Briard@cern.ch