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Cédric Visart de Bocarmé : « Univers 2025 va dans la bonne direction ! »

Il est le nouveau président du Conseil d’Administration de l’UNamur. Désigné en janvier dernier pour un mandat de 4 ans, ce haut magistrat honoraire rejoint le secteur de l’enseignement supérieur. Un milieu qu’il connaît bien. Au point de s’approprier parfaitement les objectifs du nouveau Plan stratégique, « Univers 2025 ». Interview.

Quel regard portez-vous sur votre parcours professionnel ?

Cédric Visart de Bocarmé : C’est un très long parcours, j’ai presque 45 ans de carrière dans des fonctions assez diverses. J’ai commencé comme avocat, pour devenir ensuite magistrat, avec des passages dans des cabinets ministériels (j’y ai passé six années au total). J’ai également eu des fonctions plus administratives. J’ai terminé ma carrière dans la magistrature comme directeur du service d’appui du Ministère public. J’ai connu tous les aspects du métier de Ministère public (l’instance, l’appel, le parquet fédéral). C’est un parcours qui m’a donné énormément de satisfaction et j’ai toujours trouvé beaucoup de plaisir à travailler. Je ne me suis jamais ennuyé dans mon métier. C’est vraiment une richesse énorme de pouvoir se dire : « Cela m’a toujours plu d’aller au bureau et de travailler ! ».

Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre l’UNamur ?

CVdB : L’opportunité s’est présentée. On m’a demandé si j’étais intéressé de rejoindre le Conseil d’administration de l’UNamur comme administrateur externe. Cela me plaisait d’y être présent. Tout d’abord parce que c’est Namur et que je suis attaché à cette ville. Ensuite, parce que c’est mon université, j’y ai fait mes candidatures en droit. Et puis, j’ai pas mal enseigné : au ministère de la justice durant une vingtaine d’années, à l’IESN, puis plus récemment dans le cadre de mes fonctions d’expert au Conseil de l’Europe. J’aime l’enseignement et cela m’intéressait de m’investir dans un nouveau challenge et peut-être d’offrir des compétences que j’ai pu acquérir au fil des années. On m’a fait la confiance de m’élire, c’est une grande satisfaction pour moi. J’ai également accepté d’être au candidat au poste de président du Conseil d’administration. J’ai été élu, et j’en ressens une grande fierté !

Quels sont vos objectifs en tant que président de Conseil d’administration ?

CVdB : Je m’inscris tout d’abord dans le plan stratégique « Univers 2025 » qui a été défini par la rectrice, Annick Castiaux. Ces objectifs ont été délibérés au sein de la Communauté universitaire et au sein des instances. Ils doivent devenir nos objectifs à tous en interne. Je les fais miens. Ils sont en lien avec la réalité et avec ce que nous devons essayer de mettre en place pour assurer la pérennité des activités de l’université. Je voudrais, par ailleurs, me présenter comme un animateur du Conseil d’administration. Il a des responsabilités importantes : il exerce un contrôle, il est un peu le gardien des objectifs. Je voudrais intégrer dans la réflexion tous ceux qui sont autour de la table : les doyens de facultés, les académiques, le personnel scientifique et administratif, les étudiants. Je veux être à l’écoute de toutes les parties et m’inscrire dans la dynamique de la gouvernance telle qu’elle a été pensée. On peut d’ailleurs encore la développer davantage, me semble-t-il.

Quel regard portez-vous sur le Plan stratégique « Univers 2025 » porté par la rectrice, Annick Castiaux ?

CVdB : Il va dans la bonne direction ! Être doté d’un campus durable est fondamental aujourd’hui. On doit s’inscrire dans cette évolution. Le bien-être au travail, qui est des points repris dans le plan, est aussi crucial car il en va de la qualité de vie de tous ceux qui travaillent au sein de l’université. Dans la magistrature, c’est un sujet qui retenait déjà beaucoup mon attention. J’ai aussi une grande sensibilité internationale, donc l’objectif de visibilité internationale me paraît essentiel. On ne peut plus vivre dans un pays et dans une petite région sans voir ce qui se fait ailleurs. C’est d’autant plus vrai dans le secteur universitaire. Quant à l’objectif du développement de l’UNamur, il est capital. Une université qui ne se développe pas ne peut pas évoluer. Le fait, par exemple, d’investir dans la recherche, c’est très déterminant. Et quelle fierté quand des recherches menées à l’UNamur, comme celles ayant pour but de transformer des batteries au lithium en batteries en sodium, sont reprises dans la presse !

En quoi consiste concrètement votre rôle ?

CVdB : Le président du Conseil d’administration anime les débats, participe à l’ordre du jour, suggère des points qui pourraient être mis à l’ordre du jour en concertation avec la rectrice. J’ai aussi un rôle de représentation, que j’entends assumer pour défendre au mieux l’institution. Et, enfin, j’apporte des idées nouvelles ou des réflexions.

En quoi le CA est-il un rouage important de l’UNamur ?

CVdB : L’UNamur est une asbl composée de 3 organes : tout d’abord l’exécutif à savoir la rectrice et son équipe, ensuite le Conseil d’administratif qui encadre l’exécutif et enfin l’Assemblée générale qui est l’instance principale car c’est elle qui approuve les grandes orientations de l’université. Le Conseil d’administration a donc un rôle moteur important. Son règlement prévoit beaucoup de décisions qui doivent être approuvées ou prises : l’approbation du budget et des comptes, bien sûr, mais aussi par exemple la nomination du personnel. Les menus du CA ne sont pas minces !

Vous revenez en quelque sorte sur la scène namuroise, en quoi est-ce important pour vous ?

CVdB : Je ne suis pas Namurois de souche, je suis une importation. J’ai terminé mes études secondaires à l’Institut Saint-Berthuin, à Malonne, avant de faire mes candidatures en droit aux Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix de Namur. Après mes licences à Leuven, je suis revenu à Namur comme avocat. C’est une région que j’apprécie énormément, j’y habite d’ailleurs depuis 1977. Ma maman de 95 ans habite Wavre, mes racines familiales sont brabançonnes. Je suis donc un Namurois d’adoption et je suis fier de l’être !

Vous avez eu une longue carrière dans le monde judiciaire, nous avez aussi enseigné. Quel lien pouvez-vous faire entre ces 2 univers ?

CVdB : Quand on fait du judiciaire, on a un rôle pédagogique. J’ai été chef de corps pendant très longtemps, comme Procureur du Roi puis comme Procureur Général. Dans ces métiers-là, on fait de la pédagogie en permanence. C’est en rapport avec ce que l’on fait dans une université : essayer de développer et de partager la connaissance et la pratique. C’est d’ailleurs ce que je continue à faire sur le plan international. Quand je vais en Tunisie, au Maroc, à Chypre ou encore en Ukraine dans le cadre de mes fonctions, je partage des expériences avec des collègues, je réfléchis avec eux aux problèmes qu’ils rencontrent. C’est de l’échange, mais aussi de la pédagogie.

Quelles sont les valeurs qui vous guident au quotidien ?

CVdB : Vaste question ! J’essaie toujours de coller à la réalité, je suis quelqu’un de pragmatique. J’aime beaucoup les discussions théoriques mais je crois qu’il faut voir la réalité en face. Pour moi, avoir le sens des réalités est quelque chose d’essentiel. Par ailleurs, l’honnêteté et la franchise sont des qualités que j’apprécie beaucoup. Pouvoir se dire les choses tel qu’on les pense, est pour moi essentiel. J’attache aussi beaucoup d’importance à la valeur « travail », l’investissement que l’on met dans un métier ou dans une fonction.

Vous avez pris vos fonctions de président du CA il y a quelques mois. Qu’avez-vous appris, qu’est-ce qui vous a surpris ?

CVdB : J’ai pu rencontrer des personnes ressources qui m’ont donné une série d’explications et d’analyses sur le fonctionnement de l’Université, et c’est très précieux. Car l’UNamur est une machine bien huilée mais complexe. Il faut bien comprendre qui fait quoi. Il y a de nombreux acteurs, autant de personnes dont il faut essayer de percevoir les souhaits et les besoins. Et puis, j’ai été impressionné par le professionnalisme dans la préparation de ces CA. La manière dont les dossiers sont ficelés, préparés et présentés est très sérieuse. Tout est très calibré et cela permet d’avoir des discussions en allant directement au cœur des sujets, c’est très efficace. Et puis, il faut percevoir les enjeux d’avenir d’une université comme celle de Namur. Elle est petite par rapport à d’autres, c’est une force et une faiblesse. Une force car cela permet plus de proximité et d’accessibilité vis-à-vis des étudiants. Une faiblesse car il faut tout assumer, on ne peut pas partager les frais avec d’autres. Il faut veiller à pérennité de l’institution, à sa rentabilité. C’est le rôle du CA d’y veiller.

Portrait express

  • Né le 10 février 1953 ;
  • Domicilié à Dave ;
  • Candidatures en droit aux FUNDP, licences en droit à l’UCL ;
  • Haut magistrat honoraire (ancien Procureur du Roi, ancien Procureur Général et Directeur Honoraire du Service d’appui au ministère public) ;
  • Collaboration avec plusieurs cabinets ministériels (Justice et Intérieur), où il suivait divers dossiers dont celui de la coopération judiciaire internationale ;
  • Plusieurs missions à l’étranger (pays de l’Est, Afrique centrale, etc.) pour le comptedu Conseil de l’Europe et la Commission européenne ;
  • Siège depuis 2005 au Conseil consultatif des Procureurs Européens (CCPE), qu’il a présidé en 2015 et 2016 ;
  • Préside plusieurs autres Conseils d’Administrations, par exemple celui de la Société Archéologique de Namur.

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