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Un duo de choc UNamur – Youth for Climate au Congrès des Sciences

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Le Professeur Laurent Houssiau et Adélaïde Charlier

Laurent Houssiau, Professeur au département de physique de l’UNamur et Adélaïde Charlier, militante Namuroise, co-fondatrice du mouvement Youth for Climate belge, ont coanimé une conférence au Congrès des Sciences. Deux points de vue et deux générations qui convergent dans la même direction : sensibiliser à la nécessité d’agir maintenant pour enrayer le dérèglement climatique !

Plus de deux cent personnes ont participé ces 23 et 24 août derniers aux activités organisées par le Congrès des Sciences sur le thème : « Des solutions pour demain ».  Parmi les activités, une conférence sur le climat intitulée « Urgence climatique, le doute n’est plus permis ! » par Laurent Houssiau, accompagné d’Adélaïde Charlier.

41,8°C en Belgique…  Il ne s’agit pas d’une fiction pour l’été 2042, mais bien d’une mesure effectuée le 25 juillet 2019, qui a littéralement pulvérisé le record de chaleur dans notre pays.  L’an dernier, entre deux vagues meurtrières de la pandémie, une canicule brutale au mois d’août a emporté 1500 vies en Belgique.  Cet été, ce sont les inondations qui ont frappé.  Aujourd’hui, le réchauffement climatique se fait plus visible que jamais et le doute sur ses causes n’est plus permis.

La conférence reposait sur trois grandes certitudes scientifiques (1) :

  • Le climat se réchauffe

Tous les indicateurs le prouvent sans équivoque, même la floraison des cerisiers du Japon, le climat se réchauffe et il se réchauffe vite ! Les cinq dernières années étaient les cinq années les plus chaudes sur Terre, 2020 étant la plus chaude avec un excès de température moyenne de +1,27°C (2).  Cela paraît peu, mais +1°C est déjà une variation considérable.

  • Le réchauffement climatique est dû à une augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère

Comment un gaz totalement incolore, inodore, inerte, sans nocivité, dilué à 0,04% dans l’atmosphère, peut-il bouleverser notre climat ?  La réponse n'est pas si simple, mais la théorie est parfaitement établie et les conséquences de la production excessive de gaz à effet de serre sont sans équivoque.

  • L’humanité est responsable de l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère

Un argument souvent avancé par les climatosceptiques est que la respiration des êtres vivants produit bien plus de CO2 que l’activité humaine.  Cet argument n’est pas faux, mais il est bien prouvé que l’excédent de CO2 émis par la combustion des énergies fossiles n’est pas absorbé par la planète et s’accumule dans l’atmosphère.  On observe une augmentation soudaine de la concentration en CO2 dans l’atmosphère dès 1840, soit au début de la révolution industrielle.

Une alternance de faits scientifiques exposés par Laurent Houssiau et d’explications d’Adélaïde Charlier concernant la manière dont les jeunes vivent aujourd’hui ce constat assez déprimant, le fait indéniable que ceci nous concerne tous et partout sur la planète, que la tâche semble impossible mais qu’il reste des solutions et qu’il faire bouger les choses avant qu’il ne soit trop tard.  "Nous jouons la carte de la remobilisation avant d’espérer pouvoir reprendre des actions hebdomadaires", a-t-elle affirmé récemment.

En parallèle des certitudes scientifiques, il y a aussi un problème de vulnérabilité et de justice climatique, présenté par la jeune activiste.  En effet, les plus grands producteurs de CO2 ne sont pas les plus impactés par les changements climatiques.  Nous, habitants des régions tempérées de l’hémisphère Nord, sommes généralement à l’abri dans notre confort alors que les problèmes éclatent à l’autre bout de la planète, principalement dans les régions proches de l’équateur.  Mais les anomalies climatiques se multiplient partout et risquent de se répéter et de se compliquer dans le futur.  Cette année, les catastrophes se sont multipliées dans des endroits généralement épargnés.  Ne prenons que notre exemple « local » avec les inondations qu’ont engendré les pluies diluviennes de juillet en Belgique …

Ensemble pour induire le changement

Une belle complémentarité entre le Prof. Laurent Houssiau, exposant des faits scientifiques indéniables avec beaucoup de pédagogie et Adélaïde Charlier, militante activiste consciente des réalités auxquelles le monde doit faire face et impatiente que des actions concrètes soient mises en place pour enrayer le dérèglement climatique en marche.

La conférence s’est terminée par une évocation du futur et des objectifs du Green Deal européen, ambitieux mais dans lequel les deux protagonistes ont confiance.  Le but : diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre produites actuellement à l’horizon 2030 et viser un monde sans carbone à l’horizon 2055.  

Comme le disait Greta Thunberg dans son discours à l’ONU en 2019 : « Le changement arrive, que vous le vouliez ou non ».  Alors, soit on laisse aller les choses et la Terre deviendra invivable, soit nous décidons d’être les acteurs du changement.  

La première mobilisation de Youth For Climate cette année aura lieu le 10 septembre à Bruxelles. Les participants seront invités à se déplacer à vélo depuis la France, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Luxembourg ou la Belgique jusqu’au Parlement européen. « Le but sera de se remobiliser tout en mettant l’accent sur les transports », explique l’activiste.

Laurent Houssiau nous confie que cet exposé en duo a été pour lui « une expérience enrichissante, avec le point de vue et les certitudes de deux générations séparées de 30 ans qui se rejoignent.  Pour éviter la catastrophe, nous devons modifier radicalement notre manière de produire et consommer de l’énergie.»

Le Congrès des Sciences est la plus grande formation continue scientifique pour les enseignants en Fédération Wallonie Bruxelles. Elle permet aux enseignants d’actualiser leurs connaissances et de garder l’enseignement en prise directe avec les réalités scientifiques d’aujourd’hui.  La prochaine édition se tiendra en août 2022 à l’UNamur.

(1) Voir détails dans notre article précédent | (2) Par rapport à la période de référence du GIEC (1850-1900)

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Contact : Laurent Houssiau - laurent.houssiau@unamur.be