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Collaboration et reconnaissance internationales pour le professeur Yves Poumay et son équipe de recherche via la sélection d’un projet innovant par la plateforme AlmirallShare

Lancée en 2017 sur le web, la plateforme d’innovation AlmirallShare représente 50% des collaborations de la société pharmaceutique espagnole Almirall . Un appel à projets, diffusé via Nature en automne 2018, a recueilli l’intérêt de plus de 850 chercheurs et reçu 350 propositions de collaborations. Parmi celles-ci, 6 projets ont été sélectionnés, dont celui de l’équipe du Professeur Yves Poumay, de Narilis à l’UNamur.

Depuis plus de 15 ans, l’équipe d’Yves Poumay s’est trouvée pionnière des méthodes alternatives en toxicologie cutanée in vitro et en recherche dermatologique. La réputation s’est notamment forgée par la publication de méthodes open access largement reconnues à ce jour, certaines ayant bénéficié de projets communs avec Straticell, spin-off de l’UNamur.,.  Actuellement, les chercheurs du laboratoire Cellules et Tissus (LabCeTi) de l’Institut NARILIS explorent et continuent à développer des modèles qui reproduisent des pathologies épidermiques pour les comprendre et les traiter. 

Un peu de biologie

La peau constitue l’organe le plus étendu et le plus lourd du corps humain : chez l'adulte, environ 2 m2 pour 3 kg chez la femme et 5 kg chez l'homme (soit 7 % de son poids total). Composée de plusieurs couches de tissus,dont l’épiderme, qui est la couche supérieure, elle forme une barrière de protection entre l’organisme et le milieu extérieur. La peau joue aussi un rôle sensoriel et assure encore d’autres fonctions vitales comme la régulation de la température corporelle et de la teneur en eau de l’organisme, ou encore l’activation et l’adaptation du système immunitaire. 

Les pathologies de la peau sont nombreuses et souvent difficiles à soigner.  Des biothérapies récentes très efficaces existent, basées sur la compréhension des mécanismes de réaction principaux.  Mais il s’agit souvent de médicaments très coûteux à produire, avec de possibles effets secondaires.  Les firmes pharmaceutiques, aidées des chercheurs, tentent donc dorénavant de s’intéresser aux mécanismes moins connus qui permettraient de développer des médicaments moins couteux, impliquant d’autres molécules plus petites, qui seraient aussi applicables localement, pour ne pas affecter l’ensemble de l’organisme.,. 

L’équipe namuroise se focalise particulièrement sur la portion de notre épiderme qui constitue « la barrière » et qui comprend la couche cornée et la couche granuleuse, comme détaillé ici :

La barrière épidermique nous permet de ne pas perdre nos liquides corporels et nous protège des agressions de l’environnement.  D’être étanches dans les deux sens, en quelque sorte…  C’est une combinaison d’éléments chimiques et biologiques mêlés de phénomènes physiques, régis par des mécanismes nombreux et complexes.  On compare volontiers cela à un mur fabriqué avec des briques et du mortier, doublé de fermetures éclairs.  Cette barrière, lorsqu’elle est altérée, permet à des affections comme la dermatite atopique (eczéma) de se développer par le déclenchement de mécanismes du système immunitaire qui agissent au travers de récepteurs précis.

Une expertise pour des solutions innovantes

A l’origine de l’intérêt qu’Almirall porte à ces recherches,  la thèse de doctorat défendue par Evelyne De Vuyst, supervisée par Yves Poumay, au sujet d’une étude de la dermatite atopique sur de l’épiderme reconstitué et les influences sur ce tissu du système immunitaire.  Au cours de cette étude, la chercheuse a découvert qu’entrent en jeu des récepteurs et des mécanismes dont personne jusqu’à présent n’a suspecté l’existence au niveau de l’épiderme. Leur compréhension pourrait générer l’identification de nouvelles molécules pour de nouveaux traitements. C’est pour cette expertise que le projet de l’équipe namuroise a été sélectionné.  Le financement obtenu pour ce projet va permettre à une autre chercheuse, Audrey Progneaux de poursuivre et approfondir ces recherches.

L’objectif principal de la plateforme AlmirallShare est en effet de faciliter les collaborations de recherche en dermatologie et trouver des solutions innovantes pour la santé de notre peau, afin d’accélérer la création de nouveaux traitements.  La démarche permet à des firmes pharmaceutiques comme Almirall d’explorer de nouvelles pistes grâce à des approches scientifiques et technologiques qui ne sont pas forcément à leur disposition.  Inversement, nos chercheurs ont accès à des molécules auxquelles ils n’ont habituellement pas accès.  Un autre aspect, éthique mais non négligeable, est que la production d’épiderme de synthèse, élément clé des modèles dans les études in vitro, constitue une excellente alternative à l’expérimentation animale.

Une belle collaboration win-win, associant recherche fondamentale et recherche appliquée !

En savoir plus

Lire le communiqué de presse Almirall...

Récemment, le projet Win²Wall MycEpi du Professeur Yves Poumay et Dr Emilie Faway en collaboration avec le Professeur Bernard Mignon de l’ULg – avec Straticell a été sélectionné.  Il étudie le développement et la validation d’un modèle multivalent de dermatophytose (infection fongique des couches superficielles de l’épiderme) in vitro en vue d’une exploitation analytique, diagnostique et pharmacologique. En savoir plus...

 

Contact : Yves Poumay - yves.poumay@unamur.be