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Une étude sur l’hormone du sommeil chez les poissons publiée dans un prestigieux journal de physiologie

Connue sous le nom d’« hormone du sommeil » puisqu’exclusivement produite la nuit, la mélatonine joue un rôle central dans la régulation des rythmes chronobiologiques.

Connue sous le nom d’« hormone du sommeil » puisqu’exclusivement produite la nuit, la mélatonine joue un rôle central dans la régulation des rythmes chronobiologiques. Cela inclut, pour la plupart des vertébrés, l’établissement de rythmes journaliers comme le repos ainsi que la régulation de processus annuels tels que la croissance et la reproduction.

Par ailleurs, une influence de la mélatonine sur le système immunitaire a été démontrée chez les mammifères mais les capacités d’immuno-modulation de cette hormone ont été très peu explorées chez les poissons.

Sébastien Baekelandt, doctorant et son promoteur de thèse, le Professeur Patrick Kestemont (URBE, Institut ILEE, UNamur) sont les auteurs de la récente publication à ce sujet dans le Journal of Pineal Research, journal prestigieux de physiologie.

Immuno-modulation et stress

Les objectifs de cette étude étaient au nombre de deux. Le premier était d’étudier ce rôle immuno-modulateur, déjà décrit chez les mammifères, dans une espèce à fort potentiel aquacole, le sandre. Le second objectif était d’approfondir les connaissances sur l’implication de la mélatonine dans la réponse à un stress lumineux. Ce deuxième objectif se base sur des données préalablement acquises ayant montré une sensibilité accrue du sandre aux intensités lumineuses élevées. 

En effet, l’œil de ce poisson a la particularité, au même titre que les chats, de posséder un tapetum lucidum augmentant la sensibilité à la lumière et leur permettant ainsi de voir dans des environnements très sombres. Mais, contrairement aux félins, la pupille de l’œil ne peut se contracter pour limiter la quantité de lumière perçue par la rétine. Un environnement trop lumineux est dès lors défavorable pour cette espèce (induction d’un état de stress, perturbation du comportement alimentaire, impact sur la croissance, etc.). Pour répondre à ces deux objectifs, l’espèce a été exposée durant 30 jours à une lumière composée d’un spectre rouge ou d’un spectre blanc. De plus, chaque spectre a été étudié à faible et à forte intensité lumineuse. En effet, l’hypothèse principale de cette étude était que l’environnement lumineux pouvait avoir un impact indirect sur l’immunité via l’induction d’un état de stress d’une part et via une modification de la production de mélatonine d’autre part.

Les résultats ont montré une sensibilité accrue du sandre à son environnement lumineux. En effet, l’application d’une lumière à forte intensité a induit un état de stress, ainsi qu’une diminution de la production de mélatonine, une inactivation de plusieurs paramètres immunitaires dont des activités enzymatiques comme le lysozyme et la peroxydase et un ralentissement de la croissance. Ces résultats, corrélés à des données préalablement acquises, suggèrent que la diminution de la concentration sanguine en mélatonine et l’induction d’un état général de stress participent tous deux à la diminution des capacités immunitaires de l’organisme.

Contact : Institut ILEE - ilee@unamur.be
Plus d'info : https://www.unamur.be/recherche/actus/immunodepression