Sections
Accueil UNamur > Nouvelles > De nouvelles découvertes sur l’enveloppe de Brucella, une bactérie qui s’attaque au bétail
Nouvelle

De nouvelles découvertes sur l’enveloppe de Brucella, une bactérie qui s’attaque au bétail

Depuis plus de vingt ans, les équipes de l’Unité de recherche en biologie des micro-organismes (URBM) de l’Université de Namur étudient les bactéries du genre Brucella. Une bactérie pathogène de classe 3 qui est à l’origine de la brucellose, maladie qui infecte le bétail et qui peut se transmettre à l’homme. Les chercheurs de l’UNamur décryptent le cycle cellulaire de cette bactérie en culture mais également son devenir dans les cellules de mammifères. Ils avaient déjà découvert que la bactérie Brucella a une croissance unipolaire, c’est-à-dire qu’elle ne croît que d’un seul côté. Une découverte qui en a engendré d’autres…

Ces nouvelles découvertes ont été réalisées par Victoria Vassen après quatre années de recherche menées durant son doctorat au sein du laboratoire de l’URBM, grâce à une bourse et un projet de recherche octroyés par le FNRS.  Elles viennent d’être publiées dans la prestigieuse revue scientifique « The EMBO Journal ».

« Nous avions découvert que la bactérie ne pousse que par un seul côté, avant qu’elle ne se divise » explique Xavier De Bolle professeur et chercheur à l’URBM, membre de l’institut NARILIS. « En analysant cela, nous avons fait deux autres constats majeurs qui permettent de mieux comprendre les propriétés de l’enveloppe de Brucella », poursuit-il.

D’une part, les recherches de Victoria Vassen ont montré que la surface de la bactérie n’est pas homogène. « Certains endroits sont enrichis en protéines spécifiques, que l’on appelle ‘porines’. Pour se nourrir, la bactérie doit manger et les aliments passent par les porines. La surface de la cellule peut en fait être comparée à une forêt, composées d’arbres de différentes de tailles et de zones de clairières. Les porines sont dans ces zones de clairières. Ces clairières facilitent la diffusion des aliments jusqu’aux porines », explique Xavier De Bolle.

D’autre part, les analyses ont montré que la bactérie Brucella était dotée d’une enveloppe immobile, c’est-à-dire non fluide, figée.

Une bactérie qui peut changer de visage en quelques générations.

Des découvertes qui ont une importance fondamentale et fournissent des réponses sur la capacité de résistance de la bactérie au système immunitaire de l’hôte infecté.  « Brucella est capable de générer, en un nombre très faible de générations, une nouvelle enveloppe qui échappe à la réponse immunitaire. Autrement dit, en quelques générations Brucella peut présenter une nouvelle enveloppe, un nouveau visage, que l’hôte pourrait être incapable de reconnaître, et donc cela retarderait la dégradation de la bactérie », explique Xavier De Bolle.

En décryptant ces mécanismes, l’équipe du Pr De Bolle réalise un pas de plus dans la compréhension du fonctionnement de cette bactérie et ouvre donc la voie pour le développement de systèmes permettant de lutter contre sa propagation.