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L'UNamur à la rencontre de Mercure

Mercure recèle encore de nombreux mystères. Jusqu’à présent, seules deux missions spatiales dans les années 70 et 2000 ont permis d’étudier la planète. Afin de mieux comprendre son fonctionnement et sa formation, une nouvelle sonde vient cette semaine d’y être envoyée : Bepicolombo.

Un projet mené sur 12 années et coordonné par les agences spatiales européenne et japonaise. Auquel se joint l’équipe d’Anne Lemaître de l’UNamur, Institut naXys, à travers le projet ROMEO (Rotation Of Mercury and Equations of an Orbiter), financé par l’ESA, le FNRS et l’UNamur.

7 années de voyage

La sonde parcourra en tout 9 milliards de kilomètres et arrivera en orbite autour de Mercure d’ici 2025. « On s'attend à recevoir des données d’ici 2026 » précise la Professeur Anne Lemaître, coordinatrice du projet ROMEO.

Les objectifs de la mission spatiale sont multiples : étudier la formation et l’évolution de la planète pour mieux comprendre la formation du système solaire, analyser sa géologie et ses cratères. Mais aussi examiner son orbite, sa magnétosphère, son atmosphère, ses eaux et glaces, ou encore son environnement cosmique.

Des dizaines de scientifiques, belges, italiens, allemands et anglais sont ainsi réunis au sein de ce projet.

Le projet ROMEO de l’UNamur se concentrera « particulièrement sur la structure du noyau et la composition de Mercure » indique le Pr. Lemaître.

Un noyau en partie cru

Cette planète a en effet la particularité d’être très dense. Bien qu’elle soit 3 fois plus petites et 20 fois moins massives que la Terre, elle est presqu’aussi dense qu’elle. Les scientifiques pensent ainsi que Mercure renfermerait un grand noyau métallique. La mission cherchera à tester cette hypothèse.

De plus, « les observations de la rotation de la planète nous incitent à penser que le noyau est partiellement liquide» révèle Anne Lemaître. 

« De la même manière qu’un œuf cru tournera moins vite qu’un œuf dur, la composition du noyau d’une planète influence sa rotation. Dans le cas de Mercure, nous notons que la planète fait 3 tours sur elle-même pendant qu’elle effectue 2 révolutions autour du Soleil ».

Bepicolombo permettra ainsi de confirmer le présence d’un noyau liquide. Mais aussi d’évaluer sa taille.  

Prochaine étape : Callisto

Dans le prolongement de cette mission se mène depuis 2017 le projet «JUICE». Celui-ci étudiera 3 lunes galiléennes, à savoir Io, Callisto, et Europe, qui gravitent autour de Jupiter.

« On utilisera dans le cadre de cette mission les mêmes modèles que ceux employés pour étudier Mercure. L’équipe de Namur s’intéressera ici surtout à la lune Callisto » stipule déjà Anne Lemaître.

C.S

Contact : Anne Lemaître - anne.lemaitre@unamur.be
Plus d'info : http://sci.esa.int/bepicolombo/60833-esa-pr-28-2018-bepicolombo-blasts-off-to-investigate-mercurys-mysteries/