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Publié dans « Trends in Ecology & Evolution »

Le professeur Frédérik De Laender (Unité de recherche en biologie environnementale et évolutive) vient de publier un article original dans la revue “Trends in Ecology & Evoultion”. Les chercheurs y démontrent que les facteurs de changements environnementaux (température, la pollution, salinisation, …) influencent le rapport entre la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes. Ils prouvent également que pour étudier correctement ce rapport, il est possible, et même indispensable, d’utiliser ces facteurs de changements en laboratoire.

Depuis de nombreuses années, les écologues étudient le rapport entre biodiversité et fonctionnement des écosystèmes. Pour ce faire, ils simulent par exemple une augmentation de la diversité des espèces et évaluent l’impact de celle-ci sur le fonctionnement d’un écosystème. Mais dans la plupart des expériences, les écologues ne tiennent pas compte des facteurs de changements environnementaux tels que la pollution, le réchauffement ou les modifications de l’habitat. Or, ceux-ci ont un effet sur la diversité des espèces et sur le fonctionnement des écosystèmes et donc sur les résultats observés. Des effets qui varient fortement selon les facteurs.

Exemple : dans un lac qui souffre d’eutrophisation (enrichissement en nutriments), la productivité du lac va augmenter mais la prolifération de deux ou trois espèces d’algues va aussi entraîner une importante perte de diversité.  Autre exemple : l’utilisation des pesticides. Ceux-ci limitent la croissance excessive des plantes et donc leur productivité. Ils peuvent aussi provoquer une perte de diversité, puisque les espèces les plus sensibles de l’écosystème risquent de disparaître. On remarque donc une diminution de la productivité de toute la communauté. Enfin, il est aussi possible qu’un facteur provoque une augmentation de la diversité en limitant la prolifération des espèces dominantes et en permettant aux autres espèces d’occuper une place plus importante. Divers scénarios sont donc possibles, comme le montrent les chercheurs dans cet article.    

Les conséquences des facteurs de changement environnementaux sur la diversité des espèces et le fonctionnement de l’écosystème varient en fonction de trois paramètres : le fait que ces facteurs stimulent ou inhibent la croissance des espèces, le fait que les espèces les plus sensibles soient dominantes ou non, et enfin le rapport entre la sensibilité d’une espèce et sa contribution à une fonction spécifique de l’écosystème. Ces différents facteurs doivent donc être pris en compte par les écologues.

Cet article est le résultat d’un workshop organisé par le professeur De Laender au « German Centre for Integrative Biodiversity Research (iDiv) » (https://www.idiv.de/sdiv.html). Il peut être téléchargé à cette adresse : http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0169534716301604

Contact : Frédérik De Laender - frederik.delaender@unamur.be