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Proxima b, une exoplanète habitable dans notre voisinage ?

Proxima du Centaure, l’étoile la plus proche du soleil, possède une planète appelée Proxima b. Selon un article publié ce 24 août dans « Nature », cette exoplanète serait tellurique, c’est-à-dire solide. Parallèlement à cette découverte, des chercheurs parmi lesquels Émeline Bolmont de l’UNamur, ont étudié l’habitabilité de Proxima b. Ils arrivent à la conclusion que, même si les radiations de son étoile risquent d’avoir érodé les gaz présents initialement, il est possible qu’elle contienne une atmosphère, de l’eau liquide à sa surface, et donc un environnement propice à la vie. Leurs résultats font l’objet de deux articles soumis dans Astronomy & Astrophysics.

Le premier article soumis dans Astronomy & Astrophysics concerne l’évolution de Proxima du Centaure et de sa planète, Proxima b. Proxima b se trouve aujourd’hui dans la “zone habitable”, c’est-à-dire à une distance telle de son étoile Proxima du Centaure que l’eau peut y être liquide en surface.

Mais cela n’a pas toujours été le cas. En effet, initialement Proxima du Centaure était trop lumineuse pour que Proxima b puisse contenir de l’eau à l’état liquide : l’eau était sous forme gazeuse dans l’atmosphère. Durant cette période, la planète a été soumise à une forte irradiation à haute énergie venant de Proxima. Cela a pu briser les molécules d’eau et chauffer la haute atmosphère de la planète, générant ainsi une perte d’eau et de gaz vers l’espace.

Le rayonnement de l’étoile Proxima ayant diminué avec le temps, il est possible qu’aujourd’hui la planète Proxima b puisse contenir de l’eau et une atmosphère. Tout dépend de la quantité d’eau et de gaz qu’elle possédait à sa formation initiale, précise Émeline Bolmont, chercheuse au sein du Centre NaXys et du groupe ExtraOrDynHa de l’UNamur.

Le second article soumis dans Astronomy & Astrophysics traite des climats possibles sur Proxima b. Des climats qui dépendent fortement de la quantité d’eau et de dioxyde de carbone dans l’atmosphère de la planète et aussi de l’excentricité de son orbite, c’est-à-dire de la forme de la trajectoire de Proxima b autour de son étoile Proxima de Centaure. Celle-ci a en effet une influence sur son type de rotation qui a lui-même une influence sur l’atmosphère et l’environnement de la planète. A l’aide de modèles numériques 3D, adaptés au cas de Proxima b, les chercheurs ont montré, suivant le type de rotation, que l’eau pourrait être présente sur toute la surface de la planète ou seulement dans les régions les plus ensoleillées. 

Proxima b étant l’exoplanète la plus proche de nous, elle pourra être observée grâce au télescope très puissant, l’E-ELT, actuellement en cours de construction au Chili. Ces observations permettront aux chercheurs de connaître les molécules présentes dans l’atmosphère de Proxima b et donc de confirmer, ou non, que Proxima b possède de l’eau, une atmosphère et un climat habitable.

Articles scientifiques en ligne : www.proximacentauri.info/pdf/Proxima_habitability_I.pdf

www.proximacentauri.info/pdf/Proxima_habitability_II.pdf

Contact : Émeline Bolmont, chercheuse au sein du Centre NaXys et du groupe ExtraOrDynHa (FRS-FNRS) - emeline.bolmont@unamur.be