Passer des examens à distance : un défi technologique, juridique et éthique
La demande en e-learning explose. Si les cours peuvent être suivis à distance, qu’en est-il des examens ? Comment s’assurer que la personne qui passe l’examen est bien l’étudiant inscrit ? Quels dispositifs mettre en place pour la surveillance à distance ? Ces dispositifs respectent-ils la législation en matière de protection des données à caractère personnel ? Toutes ces questions seront envisagées dans le cadre du nouveau projet européen TeSLA auquel participe le CRIDS (Centre de Recherche Information, Droit et Société).
Actuellement, pour de nombreux cours à distance, les examens se font en présentiel ce qui limite les possibilités de certification à travers le monde et donc le développement de l’e-learning. Pour répondre à ce problème, l’UE vient de confier à de chercheurs de l’UNamur, de Bulgarie, d’Angleterre et même du Mexique, le soin de réfléchir à des solutions qui permettraient de passer un examen certifiant à distance.
Plusieurs solutions techniques pourraient être utilisées. Grâce à la biométrie, par exemple, il serait possible de vérifier l’identité de l’étudiant sur base de l’image enregistrée par sa webcam lors de l’examen. Le micro de son ordinateur pourrait également être déclenché automatiquement, afin de vérifier qu’il est bien seul face à son ordinateur. D’autres techniques permettraient d’évaluer le rythme de dactylographie de l’étudiant et détecter les anomalies. Mais toutes ces techniques sont très invasives puisqu’il s’agit de les activer à distance et d'entrer ainsi sans leur "intimité" quelques fois familiale. Par ailleurs, les professeurs peuvent-ils par exemple avoir accès aux données biométriques des étudiants ? Les images ou les sons enregistrés peuvent-ils être conservés et par qui ? N’y a-t-il pas un risque d’utilisation de ces données à mauvais escient ?
Deux chercheurs du CRIDS, Jean-Marc Van Gyseghem et, Sandrine Hallemans, ont été mandatés pour réfléchir à des solutions qui soient compatibles avec la législation européenne en matière de protection des données à caractère personnel. L’équipe de l’Unité Technologies et Société du CRIDS représentée par Nathan Devos sera, quant à elle, amenée à étudier l’aspect éthique des solutions proposées pour s’assurer que ces technologies sont socialement acceptables et acceptées. Le projet, d’une durée de 36 mois, devrait aboutir à la mise au point de solutions pilotes qui seront testées. Un projet que vous pouvez déjà suivre sur Twitter via le compte teslaprojectEU.
Contact :
Jean-Marc Van Gyseghem
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T. +32 (0)81 72 52 08
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jean-marc.vangyseghem@unamur.be