Les Prix Camille Gutt et STIMA pour deux mémoires de maîtrise
Photo de gauche: Tom Huppertz accompagné de Michel Vanden Abeele (Président du Fonds Camille Gutt), photo de droite: Damien Laurent
Les Prix Camille Gutt pour le meilleur mémoire en économie et STIMA du meilleur mémoire en marketing 2015 ont couronné le travail de deux étudiants de la promotion 2014-2015. Tom Huppertz et Damien Laurent, encadrés respectivement par Alain de Crombrugghe et Pietro Zidda, reviennent sur la conception de leurs mémoires et leur participation aux concours.
«Processus d’adoption par les consommateurs de la version payante dans le cadre des services Freemium : application au secteur vidéoludique», tel est le titre du travail de Damien Laurent récompensé par le prix STIMA (Stimulating Marketing). Freemium, Kézako ? «Mon mémoire vise à comprendre ce qui incite ou freine un utilisateur à acheter du contenu payant dans un service dit Freemium, une stratégie hybride où une firme offre à la fois une version gratuite mais limitée de son service et une version premium payante mais non indispensable», explique le lauréat.
Tout est parti d’un constat en jouant à Candy Crush ou League of Legends : le marché des jeux vidéo est un terrain fertile pour la stratégie Freemium, qui connait un succès florissant. Les revenus annuels tirés de jeux à la base gratuits croissent sans cesse depuis 2010 et se chiffrent en centaines de millions de dollars rien qu’en Amérique du Nord. Le modèle Freemium est pourtant encore peu étudié.
Une étude qualitative exploratoire basée sur des entretiens individuels a permis à l’étudiant de dégager trois grands axes sur lesquels les entreprises doivent travailler pour stimuler l’intention d’achat : les croyances personnelles, les caractéristiques de l’achat et l’attitude envers le service.
«C’est mon promoteur M. Zidda qui m’a proposé de participer au concours. Nous étions trois étudiants de l’Université de Namur à être sélectionnés pour participer, et nous sommes deux à faire partie du trio de tête». Le lauréat sera invité à présenter son travail lors d’un Workshop organisé prochainement par le STIMA, en plus de participer à d’autres activités. L’occasion pour lui de poursuivre l’acquisition de connaissances et de compétences pour son avenir professionnel, en plus de pouvoir miser sur cet atout pour trouver un emploi. «Cela donne indéniablement une motivation supplémentaire et un gain de confiance en soi. Je ne peux que remercier mon promoteur pour le soutien et la confiance dont j’ai bénéficié tout au long du processus, en plus des conseils technique et pratiques».
L’économie également mise à l’honneur
Une dizaine de mémoires concourent chaque année pour le prix Camille Gut, et c’est le travail de Tom Huppertz qui a été récompensé en 2016. Intitulé « Belgian Bank Bailouts : State return on investment and bank performance », l’étude empirique réalisée s’efforce de quantifier le retour sur investissement de l’Etat belge quant à ses interventions après les premières recapitalisations bancaires de 2008. Le mémoire s’intéresse aussi à l’évolution des principaux indicateurs de performance des trois grandes banques belges bénéficiaires, à savoir Fortis, Dexia et KBC.
Ainsi, actuellement et concernant Fortis, l’Etat subirait une perte d’environ 1 milliard d’euros, le coût du sauvetage dépendant du cours de l’action de BNP Paribas à qui le risque a été transféré. Cette perte est balancée par le gain de 1,8 milliards d’euros dont a bénéficié l’Etat belge grâce au sauvetage de KBC et les bons incitants à la banque que celui-ci a procuré. Pour Dexia, enfin, l’Etat n’a pas donné les bons incitants en accordant des garanties de passif colossales et très risquées à la banque. Etant donné que Belfius (nouveau nom suite au démantèlement du groupe Dexia) n’est pas cotée en bourse, il est difficile d’évaluer sa valeur actuelle. Le résultat varie dans un intervalle de… – 150 millions d’euros à + 2,5 milliards d’euros pour l’Etat belge !
«Le secteur bancaire était très développé dans notre pays. En 2007, le total des actifs de Fortis, Dexia et KBC représentait 593% du PIB belge. Ces banques ont été mises en difficulté par la crise financière. L’idée était donc d’analyser leurs sauvetages par l’Etat, qui ont mis la dette publique belge sous forte pression», explique l’ancien étudiant devenu économiste chez RDC Environment lorsqu’on l’interroge sur le choix de son sujet. A propos d’Alain de Crombrugghe : «Merci à mon promoteur qui m’a guidé dans les choix méthodologiques pour pouvoir réaliser ce mémoire». Tom Huppertz a été reçu lors d’une réception à la Fondation Universitaire à Bruxelles début mars pour recevoir son prix.