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Chaire Francqui : succès de foule pour les miniatures

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De gauche à droite : Giovanni Palumbo, doyen de la Faculté de philosophie et lettres ; Dominique Vanwijnsberghe ; Michel Lefftz et Yves Poullet, recteur de l’université, lors de la leçon inaugurale du 3 février 2016.

La Faculté de philosophie et lettre reçoit le Professeur Dominique Vanwijnsberghe pour un cycle de six cours inauguré le 3 février dernier. Le spécialiste de la miniature et du livre médiéval de nos régions est présent à Namur dans le cadre d’une Chaire Francqui au titre belge. Pour en parler, nous avons rencontré Michel Lefftz, professeur au Département d’histoire de l’art et archéologie.

Quel message Dominique Vanwijnsberghe entend-il faire passer?

Le titre de la leçon inaugurale est évocateur : « Ce n’est qu’un livre peint mais j’aime ça ». À travers toute sa leçon, il a montré l’intérêt de la miniature et du livre médiéval. Il a exposé l’extrême variété de ce qu’on y trouvait, des supports eux-mêmes ou de leurs usages. Ces cours permettront donc de cerner toute la diversité de savoirs et savoir-faire liés à cet art, de manière concrète et à peu près chronologique. Dans la première leçon, il a principalement évoqué le métier d’enlumineur et ses différentes étapes. Il va ensuite évoquer de grandes personnalités, et puis la mise en perspective de problématiques actuelles. Il va aussi présenter ceux qui pratiquent encore cet art. C’est important pour les étudiants de se rendre compte que ce n’est pas seulement une chose qui appartient au passé. C’est un objet de recherche actuel.

Qu’apporte un tel spécialiste ?

Si j’ai choisi Dominque Vanwijnsberghe, c’est d’abord pour ses compétences. Mais aussi parce qu’il est un très bon orateur et un très bon pédagogue. Il a également beaucoup d’humour. Lors de la leçon inaugurale, il a su habilement montrer la finesse de ses analyses et l’étendue de ses connaissances. Il a fait des références au monde contemporain et à la culture populaire, ce qui l’a aussi rendu très accessible. Pour nos étudiants, c’est une réelle occasion d’entendre un expert dans le domaine, qui est au fait de l’actualité et de ce qui se fait au niveau de la recherche. Les Bac 3 commencent à penser au second cycle et au mémoire. Ils viennent donc chercher un encadrement.

Pourquoi avoir choisi de mettre en lumière les arts décoratifs ?

J’aborde toujours dans mes cours des domaines moins connus de l’histoire de l’art, qu’on appelle les arts décoratifs ou les arts mineurs et dont l’orfèvrerie ou la miniature font partie. Ils se distinguent donc de ce qu’on étudie le plus souvent, c’est-à-dire la peinture, la sculpture et l‘architecture. Je vois bien qu’il y a un intérêt de la part des étudiants parce que non seulement je leur explique à quel point ça peut être passionnant, mais aussi qu’il y a pleins de domaines de recherche qui sont inexplorés. Dominique Vanwijnsberghe a également montré, lors de sa première leçon, la richesse de ces domaines encore très peu abordés et pour lesquels on manque de spécialiste. Peut-être une opportunité de carrière pour certains étudiants…

Comment la première leçon a-t-elle été accueillie par le public ?

J’ai eu des retours très positifs sur la prestation en tant qu’orateur et  l’enthousiasme qu’il suscite… C’est très porteur évidemment. Ça motive les étudiants de voir qu’on peut se passionner pour des domaines comme celui-là. Et le fait d’avoir un expert donne aussi des perspectives de collaborations scientifiques.

Quelles pourraient être les perspectives pour votre département en termes de recherche ?

Ces initiatives sont essentielles. Si on veut développer des domaines d’excellence, on ne peut pas les développer seul. La venue d’un spécialiste comme Dominique Vanwijnsberge au sein de l’université  amène des spécialistes d’autres domaines. Les échanges entre départements s’en trouvent également favorisés. Pour cette Chaire Francqui, j’ai proposé à la société archéologique d’être invité privilégié. Cela renforce la politique d’ouverture de l’université. Elle s’insère dans le domaine culturel en ce qui nous concerne, mais plus largement dans la ville et la région. L’université n’est pas une tour d’ivoire, elle est poreuse. C’est un lieu d’échange avec d’autres générations, avec des publics différents.

C’est également une manière d’inscrire l’enseignement dans le concret ? 

Oui mais notre enseignement est fortement tourné vers le concret, ce qui nous distingue d’ailleurs des autres universités. Nous organisons de nombreuses sorties sur le terrain, et ce dès la première année. Nous organisons également en 2e et 3e deux voyages d’étude ou séminaires sur site. C’est une manière de mettre en pratique les savoirs, et surtout les savoir-faire, à travers un sujet concret. Dominque Vanwijnsberghe adopte la même approche : lors de la première leçon, il avait invité des spécialistes du parchemin et de l’enluminure. Ils avaient amené des parchemins de différentes qualités. Ils ont également montré des pigments et leurs travaux en cours. C’est très enrichissant.

 

Les prochains cours sont ouverts au grand public, aux étudiants et aux chercheurs et se donneront à l’auditoire L22 le 23 février, ainsi que les 1e et 19 avril à 16H10.