Les traités ratifiés lors des conférences sur le climat sont-ils efficaces ?
Vincenzo Verardi, professeur au Centre de Recherche en Economie du Développement et chercheur qualifié FNRS, s’est interrogé sur les effets des traités visant à réduire les émissions de CO2. Les résultats de cette recherche, menée en collaboration avec Aurélie Slechten de l'Université de Lancaster, ont été publiés dans la revue « Land Economics ».
Les chercheurs ont étudié les émissions de CO2 de 150 pays de 1970 à 2008 en les corrélant aux différents traités ratifiés par ces pays. Certains, comme celui de Kyoto, sont généraux et ont une portée internationale. D’autres sont assez ciblés et plus locaux, mais tous sont complémentaires parce qu’ils concernent des polluants souvent émis en même temps que le CO2. C’est cette complémentarité qui produit aujourd’hui ses effets.
A la question, ces traités sont-ils efficaces ? Le professeur Vincenzo Verardi répond donc : oui. Par exemple, les traités non spécifiques au CO2 auraient permis, en moyenne, une diminution de 2,4% de CO2 par an. Ces traités, même s’ils ne portent parfois pas directement sur les émissions de CO2, ont une influence indirecte sur celles-ci explique le chercheur. Le Protocole d'Helsinki (1985), par exemple, porte sur les émissions de SO2. Or pour réduire celles-ci, les entreprises qui produisent de l'électricité remplacent le charbon par le gaz qui génère moins de SO2 lors de la combustion mais aussi moins de CO2. Donc, indirectement, le Protocole d'Helsinki a eu pour effet de diminuer les émissions de CO2.
Vincenzo Verardi constate que les traités « locaux » sont parfois plus efficaces parce que leurs résultats sont plus visibles et peuvent être mesurés par la population. Il précise également que la ratification par les parlements (et non la simple signature), les objectifs chiffrables et le caractère contraignant des traités sont les trois clés de leur succès
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