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Les géographes se forment à l'utilisation du drone

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Le photo de groupe prise par le drone lors de sa démonstration

Concrétiser la théorie, initier les étudiants à des outils modernes et les sensibiliser à des débouchés peu connus. Tels étaient les objectifs du Département de géographie en réunissant les étudiants de 3ème baccalauréat à Haugimont. Ceux-ci ont pu découvrir les multiples applications du drone qui facilite la capture de données aériennes, à la base de la cartographie numérique.

La télédétection, une matière complexe enseignée aux étudiants de 3ème baccalauréat en géographie, consiste à analyser des objets à partir d’informations recueillies sans contact direct avec ceux-ci, habituellement à l’aide d’un satellite ou d’un avion. Dans le cadre des travaux pratiques de ce cours, Clotilde de Montpellier, assistante au Département de géographie, a innové, en invitant de jeunes entrepreneurs belges, Guillaume Janssens (TerrEye) et Olivier Lagae (Belgodrone), passionnés par la capture et le traitement de données cartographiques par drone.

Loin des gadgets que le particulier peut trouver dans des magasins de jouets, les drones professionnels constituent un outil scientifique très technique et prometteur dans certaines disciplines, dont la cartographie, et offrent des avantages qu’aucune autre plateforme de télédétection classique ne permettait jusqu’à présent.

Des données cartographiques très précises rapidement

Équipé d’un dispositif captant les longueurs d’ondes émises par les objets, cet engin récolte des milliers d’images appelées « tuiles », qui se superposent. Il capte des données dans le visible, mais aussi des données infrarouges et thermiques, invisibles à l’œil nu. A chaque prise de vue, le drone enregistre des repères, tels que sa position géographique, son altitude et ses différents angles de prise de vue.

Les tuiles transférées sur un ordinateur sont ensuite lues par un logiciel spécialisé qui retrouve les points de recouvrement entre celles-ci. En les combinant aux repères enregistrés par le drone, le logiciel reconstitue avec une précision centimétrique la scène survolée en 2D et en 3D.

Contrairement à d’autres méthodes de capture de données cartographiques, le drone peut voler au moment où on le souhaite sans (trop) se soucier de la météo. Grâce à cette particularité, les données sont obtenues plus rapidement, à la fréquence désirée, pour un suivi temporel très fin d’une situation.

De nombreuses applications

Les étudiants ont donc découvert l’incroyable potentiel des images 2D dérivées du drone. En fonction des objectifs de l’utilisateur, de multiples informations peuvent être mises en évidence concernant la zone étudiée: l’état de santé d’une forêt, les parties de parcelles agricoles nécessitant plus d’intrant, l’identification de petits éléments du paysage comme un habitat pour un oiseau spécifique,  la localisation précise des fuites énergétiques sur une toiture, etc. De nombreux domaines d’applications sont donc concernés : l’agriculture, la foresterie et sylviculture, l’urbanisme, l’aménagement du territoire, l’écologie, et bien d’autres.

Grâce à cet outil, les géographes peuvent aussi recourir plus facilement à la technique de photogrammétrie qui consiste à reconstituer la 3ème dimension d’une scène, sa topographie. Une information précise sur le relief est très précieuse parce qu’elle permet, par exemple, d’extraire les zones à risques d’inondations fluviales, de calculer le cubage d’une carrière pour son exploitation, de modéliser un site archéologique pour assurer sa prospection, ou encore de localiser les axes de ruissellement d’une parcelle agricole.

Les domaines d’applications vont donc bien au-delà de la cartographie. Le Département de géographie espère d’ailleurs bientôt acquérir un drone, qui pourrait être utile à d’autres départements et facultés !

Un bilan positif

Démonstration à l’appui, les étudiants ont donc pu découvrir les applications du drone dans leur domaine d’études, et s’exercer ensuite à la cartographie en salle de cours. Une expérience vécue de manière très enthousiaste. De quoi, peut-être, créer de nouvelles vocations…

Contact : Clotilde de Montpellier - clotilde.demontpellier@unamur.be