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Etudiants passifs, une fatalité ?

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Marie-Ange Remiche, Jean-Michel Vandeweerd et Eric Marchand ont mis en place des nouvelles méthodes d'apprentissage pour rendre les étudiants plus actifs.

L’Université de Namur a du PUNCH. C’est le nom qu’elle a donné à un vaste projet de réflexion et d’action sur la Pédagogie Universitaire Namuroise en CHangement (PUNCH). Pour mener à bien ce projet, elle invite ses professeurs et étudiants à des moments d’échange sur l’innovation pédagogique, appelés "Midis PUNCH". Le premier avait pour thème : "Etudiants passifs, une fatalité ?"

Etudiants, enseignants et conseillers pédagogiques sont venus écouter trois professeurs invités à présenter leurs pratiques pédagogiques qui misent sur une participation active des étudiants. Pour Jean-Michel Vandeweerd, professeur en médecine vétérinaire, les étudiants s’intéressent surtout à la pratique professionnelle. C’est donc en reliant les matières théoriques au concret que les professeurs captent l’attention des étudiants. Parti de ce constat, il a construit son cours sur base de situations emblématiques, c’est le concept de « Problem based learning ». Concrètement, les étudiants de Bac 2 et Bac 3 travaillent en équipe autour de cas concrets selon un programme défini. Avant chaque séance, ils doivent étudier certains concepts et sont évalués sur la connaissance de ceux-ci. Encadrés par un vétérinaire professionnel qui joue le rôle de tuteur, ils doivent ensuite résoudre un cas. En fin de séance, les étudiants sont invités à se projeter dans la pratique professionnelle grâce à une vidéo qui montre comment leur tuteur vétérinaire a résolu, sur le terrain, le cas étudié. Le tour est joué, le professeur Vandeweerd allie théorie et pratique, et les étudiants prennent en main leur apprentissage.

Eric Marchand, professeur à la Faculté de médecine, a constaté que beaucoup d’étudiants échouaient à son examen parce qu’ils éprouvaient certaines difficultés à mettre en pratique la théorie. Il a donc mis au point un dispositif pédagogique mixte qui allie e-learning et cours en présentiel. Son cours est construit autour de 16 capsules vidéo  disponibles en ligne qui expliquent la matière. Les étudiants sont ensuite invités à répondre à un quizz en ligne pour tester leur compréhension et à poser des questions sur un forum. Lors des séances de cours « interactives » en auditoire, les étudiants répondent d’abord à un QCM à l’aide de boitiers. Ils discutent ensuite entre eux de leurs réponses et repassent ensuite le même test. Le professeur conclut chaque exercice par une brève synthèse. Ce nouveau dispositif pédagogique mixte est visiblement très apprécié par les étudiants comme a pu en témoigner une de ses étudiantes, Victoria, lors de la présentation.

Enfin, Marie-Ange Remiche qui enseigne les mathématiques aux étudiants en informatique, a présenté son projet « Pod-en-Math ». De semaine en semaine, la motivation des étudiants diminue parce qu’ils décrochent et se disent qu’ils comprendront au moment du blocus. Face à cette réalité, elle a mis en place une nouvelle méthode d’apprentissage basée sur des podcast de 10 minutes. « L’idée est de réaliser un cours particulier en ligne où le professeur décrit la démarche pour résoudre un exercice complexe étape par étape » explique le professeur. Les étudiants peuvent ensuite s’autoévaluer en ligne en réalisant des exercices. En plus de permettre aux étudiants de tester leurs connaissances, ces exercices permettent aux assistants de mieux préparer les séances de travaux pratiques en identifiant là où les étudiants rencontrent des problèmes.

Après quelques échanges à travers lesquels on perçoit déjà une volonté enthousiasmante d'étendre plus largement ce type de pratiques, Jean-Michel Vandeweerd a conclu le premier midi punch par une réflexion sur l’évaluation en cours d’année. Doit-elle être obligatoire ? Elle permet en tout cas aux étudiants de se situer, d’augmenter leur propre estime et peut-être de diminuer leur anxiété face aux examens. Il insiste également sur l’importance de la disponibilité des professeurs, qualité qui a toujours été une des forces de la pédagogie namuroise.