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Etudier la représentation des Musulmans en Inde coloniale

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Guilhem Cassan

Le FNRS vient d’accorder un crédit à Guilhem Cassan, chercheur au Centre de recherche en économie du développement, pour étudier la représentation des Musulmans en Inde coloniale. La question des relations entre Hindu et Musulmans en Inde est de toute première importance : avec 130 millions de Musulmans, l’Inde est le troisième plus grand pays Musulman au monde. La Partition entre l’Inde et le Pakistan a entrainé des mouvements de population massifs, la disparition de plusieurs millions de personnes et des tensions géostratégiques persistant encore aujourd’hui.

Ce projet de recherche a pour ambition de contribuer au développement de la littérature sur la question de la représentation politique des minorités discriminées, en mettant l’accent sur les causes institutionnelles de celle-ci et ce sur le long terme.

Dans l’Inde contemporaine, les Musulmans sont une population généralement discriminée, sous représentée politiquement  et souvent victime de violences,  et pourtant aucune mesure de protection spécifique n’est mise en place par l’Etat, alors que les basses castes, les tribus et les femmes bénéficient de politiques de discrimination positive. A l’époque coloniale, par contre, la situation était très différente. Avec les réformes Morley Minto de 1909, les Musulmans bénéficiaient d’un mécanisme de quota très particulier pour leur représentation politique. Non seulement ce mécanisme réservait certaines circonscriptions à des candidats Musulmans mais il séparait également les électorats par religion, seuls les Musulmans étaient autorisés à voter pour l’élection du candidat d’une circonscription réservée aux Musulmans. Ces quotas ont été supprimés après l’Indépendance Indienne et la Partition entre l’Inde et le Pakistan.

Cette séparation des électorats est souvent vue par les nationalistes Indiens comme l’une des raisons du succès de l’idée de la création d’un Etat Musulman, le Pakistan, séparé d’un Etat Hindu, l’Inde. Ce projet étudiera donc l’impact de la création de ces circonscriptions réservées pour les Musulmans sur différents aspects : politiques mises en oeuvre dans la période coloniale, mobilisation des partis Musulmans/Hindus, évolution des violences inter religieuses, localisation des violences de la Partition et élection de Musulmans après la Partition.

Contact : CASSAN Guilhem - +32(0)81/72.48.31 - guilhem.cassan@unamur.be