Des cours d’eau remis à neuf!
Bras de contournement sur le Bocq à Purnode, aménagé en quatre zones d’alternance de seuils et de mouilles pour compenser un dénivelé de plus d’un mètre.
WALPHY est un projet-pilote de restauration de cours d'eau en Wallonie qui bénéficie d'une spécificité: le suivi scientifique des travaux par deux équipes universitaires, l'Unité de Recherche en Biologie Environnementale et Évolutive (URBE) de l'Université de Namur, et le Laboratoire d'Hydrographie et de Géomorphologie Fluviatile (LHGF) de l'Université de Liège.
Le suivi scientifique et l’évaluation des aménagements de restauration ont été co-financés par l’Union européenne dans le cadre du programme Life Environnement. Namur a apporté ses compétences en écologie et Liège en géomorphologie. Les travaux de restauration ont été réalisés par la Direction des cours d’eau non navigables du Service public de Wallonie.
Bon état écologique ?
Pour atteindre un bon état écologique, un cours d’eau doit avoir une bonne qualité biologique (flore et faune) et une bonne qualité d’eau. Un bon état physique (diversité des fonds, berges naturelles, débit suffisant) est également important car il influence beaucoup l’état biologique.
L’Union européenne souhaite qu’un maximum de ses cours d’eau ait retrouvé leur bon état écologique pour fin 2015. En Wallonie, environ 57% devraient y arriver.
Le projet Walphy s’est concentré sur deux rivières qui risquaient de ne pas atteindre cet objectif : le Bocq, qui se jette dans la Meuse à Yvoir, et l’Eau Blanche, qui parcourt la région de Chimay pour se jeter dans le Viroin, également affluent de la Meuse. « Ce type de réhabilitation était encore peu développé en Wallonie, c’est la raison pour laquelle il nous a été demandé d’évaluer l’utilité et l’efficacité des aménagements proposés par ce projet-pilote » explique Gisèle Verniers, chercheuse à l’URBE.
« Les travaux consistaient à contourner des obstacles, tels que les barrages par exemple, pour permettre une meilleure circulation des poissons, mais aussi à aménager le lit du cours d’eau pour favoriser le transport des sédiments et des matériaux du fond. Nos contrôles montrent que ces travaux portent déjà leurs fruits. Les deux rivières retrouveront d’ici peu leur bon état écologique et nous allons établir un guide technique utile à d’autres projets de réhabilitation aquatique ».
Ces résultats viennent d'être présentés aux gestionnaires et autorités compétentes, et confrontés avec ceux de projets étrangers au colloque international qui s'est tenu à Namur ces 15, 16 et 17 octobre 2013.
Le grand public n’a pas été oublié puisque les scientifiques de WALPHY et le Service audiovisuel de l’UNamur ont réalisé un film expliquant le projet (« Rivières : le retour à la continuité écologique »), et un sentier didactique a été aménagé le long de l’Eau Blanche à Nismes (inauguré le 6 septembre en présence d'élèves de 5e et 6e années de l'enseignement primaire).
Plus d'info :
http://www.walphy.be/